Ancienne église saint-Pierre

Description

Préservée malgré la construction d’une nouvelle église en 1893, l’ancienne église romane, enserrée dans son cimetière étagé en terrasses, conserve un portail médiéval et de nombreuses traces de décor peint d'époque moderne et contemporaine.

Encore entourée de l'ancien cimetière et aujourd'hui désaffectée, cette église se compose d'une simple nef à deux travées, terminée à l'est par un petit chevet carré plus étroit. Elle intègre également un clocher, peut-être fruit d'une reconstruction (alors que la souche est médiévale), au-dessus de la travée barlongue précédant le chevet. Supporté à l'intérieur par un dispositif avec quatre fortes piles engagées dans les parois reliées par une voûte en berceau longitudinale, Il ne comporte à l'extérieur qu'un seul étage ouvert d'une baie unique en plein cintre, et surmonté d'une flèche pyramidale en tuf. Sur le mur sud, alors que deux contreforts massifs ont été rajoutés pour soutenir la nef, un arc-boutant vient équilibrer la poussée au droit du clocher, au niveau du ressaut entre nef et chœur.
Contre les parois nord et sud du chœur, les piles sont réunies par des arcs en plein cintre plus bas, retombant sur des impostes. Ces arcs permettent de passer du plan rectangulaire (travée barlongues d'un édifice assez large) à un plan sensiblement carré sur lequel pouvait être assis un clocher. Ces tentatives restent rares dans la région où la position latérale du clocher demeurait la règle générale.
En façade, la porte d'entrée en plein cintre, ainsi que le fenestron qui la surmonte, sont appareillées en tuf à arêtes vives et pourraient être d'origine médiévale. A l'intérieur, la courte nef, dont les murs portent les traces d'un départ de voûte en berceau - aujourd'hui disparue - n'est plus aujourd'hui couverte que d'une charpente à deux pans, réalisée en 1968.
Un bel arc en plein cintre à claveaux réguliers marque l'entrée de la travée de chœur barlongue, encore pourvue de sa voûte en berceau, et qui présente d'incontestables caractères romans et peut être datée de la fin du XIIe ou début du XIIIe siècle. Toutefois, les larges fenêtres qui éclairent la nef et la travée de chœur au sud portent la facture du XIXe siècle, comme le montre l’encadrement de briques. Enfin, le chevet plat, est creusé d'une niche dans l'axe de l'autel et voûté d'un berceau beaucoup plus bas.

Un fait remarquable, pour cette construction modeste, est le nombre de strates de décors que comptent les parois. Bien que fortement altérées et réduites à l'état de vestiges, elles témoignent de l'évolution de l'édifice.
Souvent les décors étaient plus fournis autour de l’autel sacré que dans le reste de l’église. Sur les parois latérales et dans la nef, se sont déployés des décors « d’accompagnement », de faux appareils de pierres ou de panneautages, comme en témoignent les fragments encore en place sur les piles engagées ; ou des simples chaulages de propreté, arrêtés par un soubassement plus sombre. Peu d’indices sont disponibles pour se faire une image d’ensemble de chaque campagne. À la période moderne (XVIIe siècle ?), le chœur est reconstruit, ou tout au moins transformé, rehaussé. Si à partir de ce moment-là il n'évoluera plus dans sa structure, les campagnes décoratives et les réaménagements liturgiques le concernant seront nombreux, jusqu'au XIXe siècle. L’église est restée longtemps à l’abandon à ciel ouvert au XXe siècle après qu’une partie du toit ne se soit effondrée, et les enduits sont peu à peu tombés.

L'édifice a obtenu le label "Patrimoine en Isère", récompensant la qualité patrimoniale d'un édifice d'intérêt départemental.


Tarifs

Gratuit.


Équipements

  •  Non visitable

Situation

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